jeudi 29 octobre 2009

Collection Népalaise, pièce acquise par Nicolas Stevens




source: http://www.surnateum.org

Céphalopode géant



Illustration d'Alphonse de Neuville (1835-1885) pour 'Vingt Mille Lieues sous les mers' (1870) de Jules Verne.

Bunker

Robert Kusmirowski transforms The Curve into a World War Two-era bunker. This highly atmospheric installation – featuring a warren of mysterious rooms and a draisine running along a track that disappears into a dark tunnel – transports viewers to another reality.

Blog: http://www.barbican.org.uk/thecurve/blog/index.html

lundi 26 octobre 2009

Cabinets et curiosités



http://curiousexpeditions.org/?cat=14

lundi 19 octobre 2009

Guest

Un blog s'invite sur le notre :
The Cargo Culte

Mike Nelson

Un peu d'infos...

Mike Nelson is a contemporary British installation artist who was nominated twice for the Turner Prize. His installations exist only for the time period of the exhibition which they were made for. They are generally extended labyrinths, which the viewer is free to find their own way through, and in which the locations of the exit and entrance are often difficult to determine.

Nelson is represented by Matt's Gallery & Franco Noero

... et des images.

Lonely Planet, Australia (2006)

Amnesiac Shrine, Belgrade (2007)

A Psychic Vacuum, New York (2007)

The Caves Of Misplaced Geometry, Turin (2009)


dimanche 18 octobre 2009

Cargo Cult 2



Dès les débuts de la période coloniale et jusqu'aux années 1970, les cultes du cargo connurent une ferveur considérable dans presque toute la Mélanésie, particulièrement en Papouasie-Nouvelle-Guinée. L'appellation générique de « cargo » réfère aux bateaux (ou avions) de marchandises transportant des biens et des richesses à l'usage exclusif des Blancs. Ces mouvements culturels, dit millénaristes ou messianiques, représentaient la réponse mélanésienne face aux nouvelles réalités imposées par les gouvernements coloniaux, tels l'économie de marché, la privatisation des terres, le travail salarié, etc. Non seulement ces bouleversements menaçaient l'ordre social traditionnel mais la nouvelle économie de marché, imposée par les Blancs, contrecarrait les valeurs d'échange, de réciprocité et de redistribution propres à la logique économique et communautaire mélanésienne. Face aux crises et aux ruptures sociales engendrées par le colonialisme, les cultes du Cargo furent des mouvements à la fois de transformations sociales et de résistance face aux pratiques et aux valeurs européennes.

Les cultes du cargo prendront des formes multiples, parfois contradictoires, selon les régions et les contextes socio-historiques. Les discours et les pratiques « cargoistes » font généralement intervenir les ancêtres à qui l'on demande assistance dans la lutte et le désir d'un monde nouveau, conçu pour les Mélanésiens et dont les Blancs seraient exclus. Tous les cultes visent un ajustement face aux bouleversements et aux déséquilibres engendrés par le système colonial, mais les avenues et actions proposées diffèrent sensiblement.



Certains de ces cultes, comme le mouvement Taro chez les Binandere par exemple, préconisaient le maintien de la logique sociale communautaire autour des systèmes d'échanges cérémoniels, symbolisés par la culture du taro, menacés par l'intrusion de l'économie de marché. Les cultes de l'île de Manus favorisaient plutôt une rupture avec les pratiques traditionnelles au profit d'un nouvel environnement économique, social et culturel reconstruit sur le mode de vie des Européens, mais dont ces derniers seraient exclus. Le mouvement « John Frum », sur l'île de Tanna, au Vanuatu, engageait à se départir des biens européens, et surtout de l'argent (monnaie), qui devaient être dépensés ou jetés dans la mer. Cette disparition entraînerait du même coup le départ définitif des marchands blancs de l'île.

Les cultes du cargo sont à la fois des mouvements de résistance et d'opposition aux autorités coloniales, et des mouvements d'adaptation aux transformations et aux ruptures engendrées par l'économie de marché et la perte des terres. Ils sont tous sans exception dirigés contre les Blancs, et visent l'affirmation de l'autonomie des Mélanésiens par le biais du renversement radical des iniquités entre Blancs et Noirs. La présence des Américains et des Japonais dans le Pacifique durant la Seconde Guerre mondiale, ainsi que l'abondance de leurs équipements et de leurs biens donneront un nouveau souffle aux mouvements et aux idées « cargoistes ».



Les initiateurs des cultes du cargo et des messages prophétiques étaient souvent des hommes éduqués dans les missions ou ayant travaillé dans les plantations, et qui de retour à leur village, jouaient le rôle de catalyseur des incertitudes et mécontentements des groupes locaux. Un message des ancêtres reçu en rêve ou lors d'une vision fondait généralement la légitimité de leur parole et de leur action. Ces prophètes devenaient des intermédiaires privilégiés entre les ancêtres et les humains. Certains cultes jouiront d'une organisation supra-locale, même régionale. Souvent perçus comme des menaces par l'administration coloniale, certains prophètes ou leaders, et leurs adeptes, seront arrêtes et jetés en prison. D'autres, comme Yali, par exemple, à l'origine du mouvement du même nom dans la région de Madang, joueront un rôle actif dans le processus d'indépendance de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Si les cultes du cargo ont perdu de leur ferveur et de leur mobilisation, ils n'ont pas complètement disparu. Marqueurs identitaires et porteurs de revendications sociales et politiques face aux inégalités engendrées par l'économie de marché, ils sont l'expression mélanésienne d'une relation dialectique entre résistance et adaptation. Certaines des idées « cargoistes » perdurent dans les mouvements charismatiques très répandus aujourd'hui en Océanie.

Source : Hélène Giguère et Sylvie Poirier, 2001 @ http://www.oceanie.org/graphes/cultes_du_cargo.html

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Histoire du culte du cargo sur l'île de Tanna :



"Un jour de Mai 1941, les missionnaires virent leurs ouailles quitter les villages pour s'engouffrer dans la forêt vierge. Peu de temps après, les prêtres apprirent qu'à Green Point, à l'extrémité de l'île, un homme était apparu aux indigènes. Il leur avait prédit un nouveau royaume dans lequel le travail ne serait plus nécessaire et qu'on y distribuerait le " Cargo " à profusion. Auprès des indigènes, ce prophète était connu du nom de " John Frum ".
Cette " apparition " transforma la structur
e sociale de l'île. Des nuits durant, les indigènes dansèrent, s'enivrèrent et distribuèrent tous leurs biens. Le cargo allait venir et leur offrir des choses bien plus belles, alors pourquoi garder tout cela ?

A cette époque la rumeur voulait que " John Frum " ait trois fils : Isaac, Jacob, et Lastuan (Last One). En effet, trois insulaires parcoururent l'île en annonçant la venue prochaine du " Cargo ". Ils étaient appelés les prophètes de John Frum...




La situation se compliqua le jour où les Américains débarquèrent sur l'île de Tanna. Certains étaient noirs comme les insulaires. Ils leur offrirent des chewing-gums, des jouets, etc.... Mais les indigènes s'aperçurent que ceux qui venaient du " Cargo " possédaient ses biens en quantité illimitée et qu'ils ne partageaient pas tout. A présent, eux aussi voulaient de " grands oiseaux " comme les autres pour que la manne du " Cargo " descende aussi du ciel sur eux.

Pour compliquer encore l'affaire, Neloiag, un indigène se présenta comme la réincarnation de " John Frum " et en même temps roi prédestiné des Etats-Unis. Il exhorta les gens à construire une piste d'atterrissage afin que le Cargo puisse descendre directement vers eux depuis le ciel. Certains allèrent même jusqu'à se tatouer les initiales USA persuadés que sans ces signes magiques, le " Cargo " ne descendrait pas du ciel...

Agacés par ce culte, les missionnaires demandèrent aux Américains de le stopper. 46 meneurs furent arrêtés et Neloiag fut exilé sur une autre île. Mais les insulaires ne perdirent pas espoir, et la femme de Neloiag fut traitée comme une reine...

Aujourd'hui encore, le culte du " Cargo John Frum " persiste sur l'île de Tanna.
"

Source : http://www.esraonline.com/index.php?pagination=view_article&id=158

Cargo Culte

Le culte du cargo a pris naissance en Mélanésie. Quasiment toute la Mélanésie, des îles Fidji à la Papouasie-Nouvelle-Guinée l'adopta simultanément - à l'exception de la Nouvelle Calédonie. Mais ce culte ne connaîtra une longévité exceptionnelle qu'à Tanna.
Des indigènes, ayant constaté que les radio-opérateurs des troupes au sol semblaient obtenir l’arrivée de navires ou le parachutage de vivres et de médicaments simplement en les demandant dans leur poste radio-émetteur, eurent l’idée de les imiter et construisirent, de leur mieux, de fausses cabines d’opérateur-radio — avec des postes fictifs — dans lesquels ils demandaient eux-aussi — dans de faux micros — l’envoi de vivres, médicaments et autres équipements dont ils pouvaient avoir besoin. Plus tard, ils construiront même de fausses pistes d'atterrissage en attendant que des avions viennent y décharger leur cargaison.
Cette observation a conduit à un nouveau paradigme: « Ne sommes-nous pas parfois conduits à appliquer des méthodes par mimétisme, sans réelle réflexion sur le bien-fondé de nos démarches, en pratiquant une sorte de pensée magique alias pensée sauvage ? »

En science, en 1974, Richard Feynman prononça, à Caltech, un discours de rentrée académique célèbre intitulé « Cargo cult science » (la science du culte du cargo) pour mettre en garde contre la science approximative.

En informatique, on parle de culte du cargo pour la programmation copier-coller où un programmeur emprunte un bout de code sans le comprendre et espère qu’il fera la chose attendue dans un tout autre contexte. À un niveau supérieur, ce phénomène peut également se retrouver dans l’adoption d’une méthode de développement logiciel par le chef de projet.
Larry Wall parle aussi de culte de cargo pour qualifier la pratique de certains concepteurs de langages - comme ceux du Cobol qui essaient d’imiter la forme superficielle de l’anglais sans en comprendre les mécanismes, et en outre sans les adapter à ceux propres aux langages de programmation.

"Cargo Culte" est une chanson de Serge Gainsbourg (« Je sais, moi, des sorciers qui invoquent les jets... ») pleine d’allitérations (« ces lumineux coraux des côtes guinéennes ») qui fait référence au culte du cargo. Elle fait partie de l’album Histoire de Melody Nelson.

jeudi 1 octobre 2009

Black Hole, Charles Burns



Pour ceux qui ne connaissent pas encore, voici un chef d'oeuvre de BD américaine contemporaine. Des adolescents sont atteints d'une maladie qui les oblige à vivre reclus dans la forêt et à y former une communauté de monstres. Plus cauchemardesque que paradisiaque, loin de l'utopie communautaire classique.

Pour en savoir plus (article wikipédia) :

Black Hole is a limited series written and illustrated by Charles Burns.

The story deals with the aftermath of a sexually transmitted disease which causes grotesque mutations in teenagers.

Set in the suburbs of Seattle during the mid-1970s, the comics follow a group of mostly middle class teenagers who, over the summer, contract a mysterious sexually transmitted disease known as "the Bug" or "the teen plague", which causes them to develop bizarre unique physical mutations, turning them into social outcasts.

The story tends to focus on four central characters, (Chris, Rob, Keith and Eliza) switching back and forth between their stories as the come in contact with and contract the disease. Apart from some introduction into the setting, the story starts off with Chris contracting the disease from Rob, a popular kid in school. Because of a failed attempt of warning her of his condition, Chris is not aware that Rob is infected until they are already having sex. Chris immediately feels she has been deceived and stops speaking to Rob for some time. Around the same time Keith contracts it from Eliza, a woman he meets at when he is trying to buy drugs at a friends house. Although it is not made extremely clear, Keith seems unaware that Eliza's mutation (a tail) is actually a disease that he can contract from her, although he never outwardly discusses the disease with Eliza, even after it has manifested within him.

Meanwhile, many other teens in the town have contracted the disease, and several of them seek seclusion from society due to the severity of their mutations and build an encampment in the woods outside of town. Chris and Rob eventually renew their friendship, which culminates with Chris running away from home to the encampment in the woods. Rob however, continues to live with his parents and attends school visiting Chris daily at the encampment. At the same time Keith and Eliza seem to drift apart naturally for a while. There is a central campfire at the encampment known as "the pit" and Chris avoids this location. Later Rob disappears and Chris starts going to the pit where she encounters Keith, who visits daily, brining supplies to other teens. Keith takes a liking to Chris and offers to let her stay at a tract house that he is watching while its owners are on vacation. Chris eventually invites some of the other teens that frequent the pit to stay at the tract house, which they proceed to destroy to Keith's detriment. Eventually Keith and Eliza rekindle their relationshiop and Chris discovers Rob's fate. This culminates in the remaining central characters leaving the tract house and the town itself.

Burns has said that the mutations can be read as a metaphor for adolescence, sexual awakening and the transition into adulthood.