vendredi 30 décembre 2011

au terme d’un voyage de onze mois à bord d’un voilier cargo


In search of the Miraculous
Bas Jan Ader fait des études d’art à l’Instituut voor Kunstnijverheidsonderwijs. 

Après plusieurs périples aventureux en mer, il s’établit à Los Angeles en 1963 au terme d’un voyage de 11 mois à bord d’un voilier cargo, parti du Maroc. 

A Los Angeles, il étudie l’art et la philosophie à l’Académie des Arts. A partir de ce moment, Bas Jan Ader devient un membre très actif de la scène artistique californienne. Il participe à des séminaires à CalArts et au Otis College, et devient un membre permanent de la UC Irvine Art Faculty.
Bas Jan Ader développe en peu de temps (de 1970 à 1975, année de sa disparition) une oeuvre marquée par des thèmes récurrents, tels que la disparition, l’échec et la chute.
Dans de nombreux films et photographies, Bas Jan Ader se met en scène sous les traits d’un personnage impassible qui s’abandonne aux effets de la gravité. L’élaboration d’une telle figure artistique rappelle l’implacabilité du dandy qui s’impose des règles de vie drastiques pour questionner les normes sociales en vigueur.
Cette maîtrise de soi est toujours mise à mal par une force aléatoire qui engendre une perte de contrôle et transforme le sujet en objet. Dans "Untitled (Tea Party)", Bas Jan Ader est ainsi surpris par la chute non pas de son propre corps, mais d’un piège en bois qu’il a lui même mis en place.
Bas Jan Ader a souvent laissé le jeu créatif prendre le pas sur sa volonté, un risque qui lui valut de disparaître en mer en 1975, au cours d’une performance : "In Search of the Miraculous II". 

publié là http://www.moreeuw.com/histoire-art/bas-jan-ader.htm

mercredi 21 décembre 2011

Bombarde et Biniou

Les plus anciens instruments utilisés pour accompagner la danse en Bretagne sont la Bombarde, une sorte de hautbois, et le Biniou Koz (ce qui signifie "vieux biniou"), une cornemuse. Dans le courant du 19e siècle, le Koz tendra à être remplacé par la Northumberland Pipe, originaire des Îles britanniques. Plus tard arrivera l'accordéon.
Les photographies représentent des joueurs de Bombarde et de Biniou Koz. 
publié ici : http://dancairedoc.blogspot.com/2010/01/musique-de-tradition-populaire-en.html

ils ont des chapeaux ronds

Lit-clos dans le Finistère.
Le lit-clos est un meuble traditionnel de la Bretagne, et l'est resté plus longtemps qu'ailleurs en Basse-Bretagne. Dans des logements habituellement constitués d'une seule pièce, abritant toute la maisonnée, le lit-clos permettait un peu d'intimité et conservait la chaleur de ses occupants l'hiver. Il pouvait être à deux niveaux; dans ce cas, les jeunes dormaient à l'étage.


joueur de biniou et bombarde, fragment meuble breton

mal aux dents?

Collier de pattes de taupe. Normandie 19ème.

repassage à l'amidon et paille pour costumes traditionnels bretons


Photos prises par Eva Taulois, 2011

Livret bleu de colportage


Le cuisinier françois / textes présentés par Jean-Louis Flandrin [et] Philip et Mary Hyman ; [introduction à la collection par Daniel Roche].- Paris (3, rue Sainte-Croix de la Bretonnerie, 4e) : Montalba, 1983.- 543 p. : couv. ill. ; 18 cm.- (Bibliothèque bleue).

De la fin du XVIe siècle à la fin du XIXe siècle, de la France des rois Bourbon à la Troisième République, pendant près de trois siècles, la Bibliothèque bleue a constitué, pour la majorité de la population, le moyen le plus commun d'accéder à la culture écrite. Dans l'histoire de l'imprimerie et de la lecture, c'est sans conteste la formule éditoriale qui a connu le succès le plus long et le plus massif, et fait circuler partout des dizaines de millions d'exemplaires. Trois aspects la caractérisent : des apparences matérielles, un mode de production et de diffusion, un ensemble de titres.

Les livrets bleus doivent leur nom à une couverture de papier gris-bleu, dont on dit qu'il servait à envelopper les pains de sucre. Elle ne comporte ni titre, ni nom d'auteur, ni adresse typographique. Le bleu, plus fréquemment employé que les autres couleurs, a fini par qualifier ordinairement les oeuvres et par supplanter, dans la désignation d'une collection imprécise, toutes les autres caractéristiques qui en sont inséparables : petits formats le plus souvent, faible nombre de pages (les livrets de plus de cinquante pages sont rares), mauvais papier, impression on bâclée, encrage défectueux, caractères usés, coquilles nombreuses, illustrations rares et de plus en plus archaïques. L'ensemble correspond à un produit de faible coût, vendu très bon marché, qui est en même temps fragile et se conserve mal. Dans le monde de la rareté qui caractérise la civilisation traditionnelle, c'est déjà un objet de consommation massive et éphémère.

Pour l'essentiel, la production des livres bleus a été mise au point dans les ateliers de Troyes en Champagne. Des imprimeurs astucieux et soucieux de profits rapides reprennent et systématisent des moyens de présentation utilisés très tôt dans les officines lyonnaises ou parisiennes, pour imprimer canards, factums, almanachs et d'innombrables textes de balivernes et de fadaises, sans oublier les cantiques et les recueils pieux. Le tout est destiné à tous les publics. Mais également, la Bibliothèque bleue troyenne qui trouve son bien partout est imitée partout : à la fin du XVIIIe siècle, on identifie plus de cent cinquante imprimeurs et plus de soixante-dix centres producteurs. Ils sont dans toute la France, mais surtout celle du nord, de langue d'oïl et de forte alphabétisation. Chaque cité importante a son libraire de colportage. Car, c'est à partir du réseau solidement implanté dans les capitales provinciales et à Paris que d'innombrables colporteurs répandent avec d'autres merceries la foule croissante des petites brochures. Dans les rues de la ville et du bourg, à la criée ou de porte en porte, dans les chaumières de village, au château comme au presbytère, les porte-balles diffusent une production conçue pour ce type de vente et adaptée à des clientèles à la fois populaires et notables. Par nature, la diffusion de la Bibliothèque bleue, c'est le dialogue des villes et des campagnes.

Les contes bleus / textes présentés par Geneviève Bollème [et] Lise Andriès ; [introduction à la collection par Daniel Roche].- Paris (3, rue Sainte-Croix de la Bretonnerie, 4e) : Montalba, 1983.- 413 p. : couv. ill. ; 18 cm.- (Bibliothèque bleue).

C'est pourquoi, il reste partiellement vain de vouloir qualifier, une fois pour toutes, le public des lecteurs et des acheteurs. Citadins et ruraux, classes populaires et groupes dominants, y tiennent leur rôle tour à tour. C'est un phénomène de lecture partagée qu'il faut y découvrir, dont les implications urbaines ou campagnardes varient dans le temps et dans l'espace régional, et dont les caractéristiques sociales changent avec les textes. Dans la France ancienne, comme aujourd'hui, chacun peut lire selon ses besoins, ses capacités, ses moyens et les livrets de la Bibliothèque bleue trouvent d'innombrables lecteurs et des publics plutôt qu'un public, dont les transformations se font de haut en bas de l'échelle sociale, et des villes vers les champs, au fur et à mesure que la formule éditoriale se développe et que l'alphabétisation progresse, permettant ainsi une large diffusion.

C'est pourquoi chacun trouve ce qu'il veut et quand il veut, recette de bien vivre, consolation des âmes, attrait de la diversité, dans les mille deux cents titres qui ont circulé par les routes et les chemins vers des amateurs de tous ordres : ensemble disparate d'ouvrages anciens nés dans un autre contexte historique, de textes nouveaux et souvent remaniés, de productions anonymes ou bien attribuées (les contes de fées de Perrault n'en sont qu'un exemple). L'important est pour nous de ne pas dissocier ce que le talent des éditeurs et la soif culturelle des publics ont associé pendant trois cents ans. Retrouver la Bibliothèque bleue, c'est regarder d'un autre œil cette variété des usages et ces procédures différentes d'élaboration et de choix des textes qui rendent familier l'écrit imprimé, même chez ceux qui ne savent pas lire et pour qui le papier parle de lui-même. Ainsi la piété, le métier, le divertissement, le rêve habituent le plus grand nombre à manier sous une forme appauvrie des objets culturels venus d'un autre monde.
(...)Une géographie des attentes se dévoile dans une vingtaine de sujets principaux : les gueux, les femmes, la cuisine, la mort, l'écriture, la civilité, le rire, le corps, la magie, la sainteté, le roman, le catéchisme, les brigands, les métiers, la misère, le temps, l'histoire... Le merveilleux, le burlesque, le sacré, l'utilitaire en constituent les principaux horizons. Colportés de villes en villages, échangés de mains en mains, lus et dits, témoins d'innombrables procédures d'appropriation, ces écrits graves ou savoureux, supports de l'imagination ou instruments du quotidien, ont composé les savoirs ordinaires de la France pré-industrielle. D.R.
publié ici : http://bogros.blogspot.com/2008_06_01_archive.html